« L’incertitude est de tous les tourments le plus difficile à supporter. » Alfred de Musset.
Le plus dur dans les période de crise, outre toutes les contraintes personnelles auxquelles nous faisons face, c’est qu’il règne trop d’incertitudes sur l’avenir.
Nous ne réagissons pas tous de la même manière face à l’incertitude. Si nous sommes anxieux de nature, notre capacité à la tolérer sera particulièrement faible.
C’est cette intolérance à l’incertitude qui pousse à expliquer ce qu’on ne sait pas par des théories simples (fakes news, complot…). Ces théories rassurent en mettant des limites à l’angoisse.
C’est un besoin cognitif qui fournit à l’esprit un moyen cohérent d’interpréter ce qui se passe face à une réalité complexe et impalpable.
Plus on est capable d’admettre une part de non planifié dans sa vie, plus on va traverser facilement les épreuves de crises (sans avoir besoin de stocker du papier toilette!).
Pour rendre cette incertitude plus supportable il sera essentiel de faire la différence entre ce qui est de notre ressort et ce qui ne l’est pas. Si nous nous préoccupons de ce qui dépend et relève de nos propres choix, nous nous apercevons que nous avons un pouvoir d’action énorme.
Face à l’incertitude, faire preuve de discernement quant au besoin d’explication et focaliser sur les actions qui sont en notre pouvoir, permet d’établir sa propre ligne de conduite et ainsi d‘apaiser naturellement l’angoisse.
Il nous sera alors possible d’intégrer l’incertitude dans de nouvelles perspectives. Apprendre à vivre et à penser avec elle en admettant la pluralité des possibles.
L’incertitude stimule l’attention, la vigilance, la curiosité pour nous amener à développer de nouvelles stratégies cognitives, car: « c’est bien l’incertitude et l’ambiguïté, non la certitude et l’univocité, qui favorisent le développement de l’intelligence. » (Edgar Morin)
Sources:
Cerveau & psycho avril 2020.
Alfredo Pena Vega: « A l’épreuve des incertitudes. »
